Petit voyage en Россия

27 novembre 2007

Communément appelé Russie par nous, européens francophiles, la Россия est un pays bien lointain de tous les points de vue et bien différent de l'Europe occidentale. C'est dans ce pays gigantesque, le plus grand du monde, que j'ai passé 9 jours à me dépayser. Ce gros voyage m'a permis de découvrir St Petersbourg et Moscou, l'une étant l'ancienne capitale, l'autre la nouvelle.

Nous sommes partis de Stockholm à 21h par le ferry et sommes arrivés à Turku, l'ancienne capitale de la Finlande, vers 10H le lendemain. Nous rentrons alors dans notre bus qui nous emmène vers Helsinki. Le groupe dans lequel nous sommes est composé de 150 personnes environ, tous étudiants du monde entier qui ont pour point commun d'être en échange en Suède. Nous sommes alors avec Amélie dans le bus B, le bus regroupant les étudiant d'Uppsala, Stockholm, Linköping, Malmö et Göteborg. Arrivés à Helsinki sous la neige, nous déposons nos bagages au superbe Sokos Hotel, situé en plein centre. Nous visitons un peu la ville mais nous sommes impatients de quitter l'Europe, direction les contrées lointaines de l'ex URSS. C'est chose faite le lendemain matin après un petit déjeuner digne des plus gargantuesques banquets royaux où nous avons pu déguster bacon, maïs, Köttbullar, lentilles, poisson et j'en passe... Inutile de vous préciser que dans le bus après, tout le monde dormait, digestion oblige. Arrivés à la frontière russe vers midi, après quelques recommandations de notre chauffeur de bus russe, nous satisfons aux démarches administratives. Premiers contacts avec les autochtones russes au travers des contrôles douaniers, une chose est sûre, ils ne sont pas super amicaux. Après la fouille du bus et le tampon sur notre passeport, et après deux autres contrôles du bus, nous arrivons à St Petersbourg. Nous déposons nos affaires au Ladoga Hotel et partons avec Amélie à la découverte de ce monde si étrange qui a gardé de nombreuses traces du communisme. Nous achetons un ticket de métro, enfin un jeton, à une charmante caissière qui ne doit pas être payé au mot prononcé et qui semble avoir oublié de sourire. Premier choc, tout est écrit en cyrillique, difficile à lire, impossible à prononcer donc impossible à demander son chemin aux gens qui de surcroît ne parlent pas un mot d'anglais. Mais pourquoi je n'ai pas pris de plan?? Après s'être un peu perdu dans le métro, qui a de très jolies stations mais dans lesquelles il est interdit de prendre des photos et ils ont l'oeil, nous visitons St Petersbourg by night. La ville est très grande, 5 millions d'habitants, et la circulation est horrible. Les nombreuses Lada qui tiennent à peine sur leurs quatre roues se klaxonnent entre elles sur des grands boulevards limités à 80km/h où les passages piétons sont quasiment inexistants. Les piétons traversent un peu partout et selon le chauffeur de bus, certaines fois il faut compter plus de deux heures pour faire 6km... Et après on se plaint des embouteillages à Paris!!!

La circulation est vraiment un gros problème dans cette ville. Le métro, coûtant seulement 14 roubles le jeton soit 40 centimes, est donc le moyen le plus rapide pour se déplacer quand on sait lire le cyrillique. St Petersbourg est une très jolie ville avec des monuments partout insérés dans une ville devenue du jour au lendemain capitaliste. Alchimie particulière donc dans cette ville où se côtoient monuments dorés, bâtiments et symboles d'une gloire communiste passée et grandes pancartes lumineuses Coca Cola.
Nous sommes restés deux jours et demi à St Petersbourg et nous avons pu visiter le superbe musée de l'Ermitage après s'être promené le long de la Neva gelée (le fleuve qui saigne St Petersbourg en son sein).

L'Ermitage est un musée comportant une des plus grandes collections d'oeuvres dart du monde, avec notamment le Louvre à Paris. Nous avons pu voir des tableaux italiens, français, hollandais, mais tout voir en une journée est impossible.

Nous reprenons le bus après presque 3 jours passés dans l'ancienne Leningrad, direction Moscou. Nous passons la nuit dans le bus, et arrivons dans la matinée dans la capitale? Nous visitons la ville avec le bus puis nous déposons nos affaires à l'hôtel. Comme à St Petersbourg, nous partons avec Amélie direction le métro qui est une véritable oeuvre d'art et qui est en soit un musée. Nous visitons alors Moscou by night. Moscou est une ville colossale, 11 millions d'habitants, et cela se ressent. Nous avons eu plus d'une fois l'angoisse de nous perdre dans cette mégalopole. Et ce n'est pas quelquechose de difficile quand tu sais que tout est en cyrillique, que tu ne peux ni comprendre ni prononcer cette langue, que personne ou presque ne parle anglais, que tu es entouré de 11 millions de personnes, que tu as peur de te faire arrêter par une police parfois corrompue, que tu es dans un pays avec une culture totalement différente, et qu'il y a -12 degrés dehors et qu'il neige et que tu n'as pas du tout envie de passer la nuit ailleurs que dans ton hôtel.
Le lendemain, petit détour par la place rouge évidemment, un petit coucou à Lénine dans sa caisse de verre entourée par 17 soldats sans sourire qui demandent le silence comme si on allait le réveiller, et c'est la visite du Kremlin.

Le Kremlin est une forteresse à l'intérieur de laquelle se trouve le gouvernement. C'est une ville dans la ville où il y a notamment de nombreuses églises. La vue qu'on a de Moscou à l'intérieur de l'enceinte est très jolie.

Nous nous sommes ensuite promenés dans la ville et nous avons cherché des cartes postales, mais sans succès. A croire que Moscou ne veut pas de contacts avec l'extérieur vu le prix exhorbitant d'un appel vers l'étranger avec le portable (5 euros la minute) et le faible nombre de boîtes aux lettres et de poste. D'ailleurs, la poste russe fait un peu peur, une resurgence d'un passé qui n'est peut être en fin de compte qu'un présent maquillé.

Nous avons ausis failli assister au Lac des Cygnes au Bolchoï, mais manque de chance nous n'avons pas eu de places au dernier moment. Tant pis, je me suis juré que j'irai voir les valses de Vienne un jour. Nous sommes repartis vers St Petersbourg en voyageant une nouvelle fois toute la nuit et sommes arrivés deux jours plus tard à Stockholm.

Ce voyage fut très dépaysant et en foulant le pied en Russie, on se rend compte que l'Europe est loin et que le mode de vie est très différent. Les gens ne parlent pas anglais, la politesse n'existe pas, les prix sont différents pour les russes et pour les étrangers, la pauvreté et la rudesse de la vie visibles, et le niveau de vie très bas. Il est à croire que la Russie fuit les contacts avec l'extérieur tellement il est difficile d'obtenir un visa pour rentrer et tellement la vie est parsemée de contraintes (rudesse du climat, police parfois corrompue, eau du robinet non potable...). J'ai donc passé 9 jours dans un pays spécial, avec les habitudes et les yeux d'un riche Européen habitué au confort et j'ai appris beaucoup sur notre confort de vie et sur les différences de culture. Ma vision de ce grand pays qu'est la Russie ne sera donc désormais jamais plus la même et je pense qu'il faut y avoir été pour vraiment comprendre ce qu'est la Россия.

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